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  • Bouffée d'air

    • Le 03/11/2010

    La Spirale du Domino - Bouffée d'air

     

    La question la plus récurrente que me posent les gens qui me font l'honneur de me lire est incontestablement "comment te vienne tes idées ?"

    Par ces petits billets j'essaye en fait d'y répondre. Par petites touches, parce qu'il n'y a pas qu'une seule réponse. Parfois l'idée précède l'écriture, parfois c'est l'envie d'écrire qui amène l'idée.

    Pour "Bouffée d'air", c'est un autre processus qui s'est mis en branle.

    Je venais de faire paraître mon recueil "Un état d'esprit" et il commençait à être distribuer parmi mes amis. Bon nombre de personnes découvraient que j'écrivais. Puis j'ai reçu un mail d'une amie. Un de ces genres de mail où on se raconte un peu plus que le temps qu'il fait ou, c'est courant chez moi, une question sur un dépannage informatique quelconque... C'était un mail où cette amie me décrivait un état de "ras-le-bol" général qu'elle ressentait. Elle finissait par me demander de lui écrire quelque chose qui lui permettrait de reprendre son souffle. Comme je suis un gentil garçon et surtout que je ne perds jamais une occasion de faire un truc pour que les gens m'aiment bien (ce qui ne m'évitera sans doute pas de finir sur le divan d'un psy pour essayé de découvrir pourquoi...). Donc je lui ai fait une jolie petite page où une mère de famille asphixiée par sa vie, trouve un certain réconfort en déambulant dans la ville. Pour rendre la chose plus désespérante, j'ai voulu rajouter le fait qu'elle se faisait agresser près d'une gare en allant acheter des cigarettes. Et d'un coup la nouvelle m'a échappé. L'agression qui devait être une étape de plus dans la descente de mon personnage est devenue une sorte d'exutoire. Cela par la simple analogie d'un poumon perforé avec une épingle à cheveux (qui était un tournevis dans le premier jet, mais qui a un tournevis sur lui ? N'importe quoi...). J'ai écrit cette première partie en à peine une heure. Le plus naturellement du monde, tout allait de soi.

    Bien sûr (paf les chevilles !) le texte à beaucoup plu à mon amie. Et j'adore quand on m'aime, alors j'ai décidé d'écrire une suite. Je me trouvais en présence d'un excellent début. J'avais, sans le faire exprès, décrit ce qui me paraissait être les premiers instants de quelqu'un tombant du coté de la folie meurtrière. Je n'avais plus qu'à pousser l'idée plus loin... Ce qui fut fait lors d'un voyage en train pour paris, ce qui me permit d'étrenner mon premier petit carnet Moleskine. J'ai le droit, ne suis-je pas en train de prétendre que je suis écrivain ?

    Et, un nouveau revirement indépendant de ma volonté (en tout cas de ma volonté consciente) est apparu. Je mettais en place les rituels de ma tueuse, j'allais lui faire accomplir son second crime, le premier prémédité. J'avais préparé un petit nombre de maladresses, d'erreurs qu'elle devrait corriger pour parfaire son plaisir. Bref, je me lançais dans quelque chose qui pouvait dériver vers une histoire beaucoup plus longue. Et puis, lors de l'écriture, j'ai décidé d'y mettre fin, immédiatement. L'idée de cette autre utilisation du souffle, de l'air, symbolisée par ce joggeur m'est parue si évidente que mon héroïne en a fait les frais. Brutalement. Je retombais en terrain connu : la nouvelle. J'avais même réutilisé le quartier des maraîchers proche de chez moi, qui m'avait servi dans ellipse. Ca n'a l'air de rien, mais ça aura son importance dans la suite... Si, si, je vous l'assure.

    Nous avons là, au final, un texte que je n'ai absolument pas maîtrisé et qui pourtant me plaît énormément. Pour la petite histoire, mon amie n'a pas vraiment adhéré à la seconde partie. Parfois les choses vous échappent...

     

    Demain, je mettrais en ligne les origines de "hypothermie des souvenirs"

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  • Ellipse

    • Le 02/11/2010

    La Spirale du Domino - Ellipse

     

    Attention déclic ! Ou plutôt pré-déclic. Je m'explique.

    Je venais tout juste de retravailler les différentes nouvelles pour l'édition "Friends Only" de un état d'esprit.. Ce retravail passe immanquablement par la lecture pointilleuse et sans faille de mon amie Béatrice. Et comme à chaque fois que j'ai un lecteur assidu, j'ai à nouveau envie d'écrire... J'ai donc commencé ce texte dans la plus pure des traditions de mes autres nouvelles, me montrant à moi-même que j'en étais encore capable et surtout que cette page que j'essayais de tourner en assemblant mes nouvelles en recueil était un cap bien difficile à franchir. Je ne savais pas vraiment où j'allais, mais j'avais vraiment envie de faire comme le héros, c'est à dire un texte avec une demande de rançon. J'y ai rajouté deux ou trois idées puisées dans mes souvenirs passés (les gens qui se nourrissent dans les supermarchés, les nouvelles qui restent un genre à part dans la littérature, le monde des collectionneurs...). Puis est venu le moment de trouver une intrigue pour ma demande de rançon et surtout l'objet à "kidnapper". La planche de BD citée existe vraiment et tout ce que j'en dis est plus ou moins exact. Ce n'était pas mon premier choix, j'avais même contacté mes anciens collègues du magasin l'occase de l'oncle tom pour avoir des titres de ce qui pourrait être un article de collection mythique dans le milieu du disque. Mais rien des réponses que j'ai pu obtenir me m'avait charmé, jusqu'à ce que tombe par hasard sur un site répertoriant tous les pastiches de tintin (et me faisant découvrir le talent de Yves Rodier et de son fabuleux Alph-Art, mais c'est une autre histoire...).

       

    C'est à ce moment que s'est déroulé le déclic dont je parle en introduction (faut suivre...). J'ai décidé de complètement changer le point de vue de la narration et d'en faire un texte moins descriptif, avec plus d'action. Et je me suis senti comme un poisson dans l'eau avec ce type d'écrit ! Toute la seconde partie du récit est venue quasiment d'un trait ! J'étais enfin passé à autre chose. J'avais commencé à changer de style, mais il me fallait encore quelques bouleversements pour évoluer. A suivre donc...

     

    Je peux encore rajouter une petite anecdote sur cette nouvelle. J'avais trouvé un éditeur canadien pour La Spirale du Domino, mais lors de la fourniture du premier "bon à tirer", celui-ci n'avait pas réussi à inversé le "e" phonétique pour rendre l'effet dictionnaire de l'introduction. Je lui en ai fait part et il n'a pas trouvé d'autres solutions que de supprimer simplement cette partie du texte ! Quand l'incompétence précède la trahison. J'ai d'ailleurs reçu quelques semaines plus tard l'impression de mon livre qui ressemblait à un fanzine miteux ! J'ai rompu le contrat et rencontré les gens d'Edilivre qui ont fait un travail largement plus convainquant sur ce recueil...

     

    Demain, une autre origine, celle de Bouffée d'air.

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  • Les derniers mots (avant d'autres)

    • Le 29/10/2010

    Un état d'esprit - Derniers Mots

     

    Avec ce texte, je terminais un cycle. Il a été écrit dans la douleur. J'ai rarement eu autant de mal à terminer un texte alors que bien souvent je n'ai que le problème de commencer. Je trouve d'ailleurs que cela se ressent à la lecture, il y a un côté laborieux à tout cela.

    Ce texte est né d'une envie que j'avais de faire une histoire de quête, avec un très fort "background". Beaucoup de non-dits, beaucoup d'évidences qui n'en seraient pas, une quasi-mythologie. Finalement, elle s'est transformé en une sorte d'explication de texte sur le "comment écrire une telle histoire". Peut-être que le lecteur ne s'en rend pas compte, mais à la relecture, je vois toute l'arnaque du procédé et j'ai, encore aujourd'hui, beaucoup de mal avec ce récit.

    Je le débute une fois de plus sur un mode propre à LOVECRAFT, mais en tentant de faire voir que la ficelle est grosse. Ce qui devait être la structure de mon histoire en devient la trame, et même si j'aime la pirouette, le résultat est bancal.

    Je cite bien évidemment des incontournables du genre comme le "Nécronomicon" ou le "Neuf portes du Royaume des ombres". Ce dernier est issu d'un fabuleux livre d'Arturo Perez-Reverte : Le club Dumas. Ce film a été merveilleusement adapté par Polanski (je trouve même que l'adaptation est meilleure que le livre qui mélange deux histoires alors que le film va à l'essentiel). Par contre évitez le film Nécronomicon" qui est un ramassis infâme et indigeste de court-métrage horrifique série Z.

       

     

    Il y a dans cette nouvelle, un passage qui m'a servi de 4eme de couverture et même de concept à la couverture "Lavabo" de mon premier recueil. J'aime beaucoup ces quelques phrases. Je les avais écrites dans un mail pour une de ces connaissances d'internet, un illustrateur qui s'était proposé de mettre en forme un site internet pour mes nouvelles. C'était un de ces textes où les mots vous viennent tout seul, sans qu'on sache réellement à quoi ils pourront bien servir...

    Vous pourrez vous amuser à le retrouver dans l'intégralité du texte que je vous offre ici :

    derniers mots.doc

     

    Demain, je me lancerai dans le recueil de nouvelles : "La Spirale du Domino", mais sans doute pas dans l'ordre. J'ai mes raisons...


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  • L'angoisse de la page blanche

    • Le 22/10/2010

    Un état d'esprit - L'angoisse de la page blanche

     

    Je l'ai déjà écrit dans une autre note de ce blog, je suis très sensible aux critiques et remarques qu'on peut me faire. Cette nouvelle est née de l'une d'elle. Un membre de ma famille m'avait reproché (encore une fois) de ne faire que des histoires qui se terminent mal, où l'horreur succède au meurtre et à la mort. Alors, sans faire dans le guilleret j'ai décidé d'essayé de faire une histoire plus positive, moins engluée dans le style horrifique. En même temps, j'étais dans cette période où je n'avais pas écrit depuis longtemps et où je ne voyais tout bonnement plus comment faire.

    Alors le récit s'est transformé rapidement en une mise à plat autobiographique. C'est peut-être le texte qui parle le plus de moi. Enfin de ce "moi" de l'époque, car comme les histoires, nous vieillissons et nous changeons aussi.

    De cette mise au point personnelle est née une idée, qui est devenue le moteur de cette histoire. Je n'ai pas réussi à la rendre complètement positive, mais il me plaît de penser que "l'après" hypothétique de cette histoire n'est pas si noir.

    En tout cas, moi, je m'en suis sorti...

     

    l\'angoisse de la page blanche.doc

     

    Demain, nous visiterons les origines du dernier texte d'un état d'esprit : "Derniers Mots"

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  • Disparition

    • Le 21/10/2010

    Un état d'esprit - Disparition

     

    Parfois, quand vous écrivez des histoires, vous avez un but, une raison qui vous porte de la première à la dernière ligne. Parfois il suffit juste d'un déclic initial pour laisser le récit se dérouler. Dans le cas de cette nouvelle, c'est un mélange des deux.

    Ce texte est né du désir de créer un personnage récurrent (peut-être déjà le goût d'écrire des choses plus longues et plus construites...). C'est assez évident dans le développement du récit. Ce personnage d'obèse qui résout des énigmes pour gagner une place dans la file d'attente de son psy devait revenir dans d'autres histoires. Jusqu'à présent ça n'a pas été le cas. Je ne désespère pas, mais je pense que la prochaine fois qu'on rencontrera Emerson Oldwitz, ça sera comme personnage secondaire dans un roman. Mais je suis coutumier du fait de ne pas savoir exactement comment seront mes prochaines créations. Elles ont sérieusement tendance à m'échapper...

    Le second point de départ de ce récit, c'est un vieil appartement en haut d'une cage d'escalier dont le sol était recouvert de tomettes hexagonales rouges. Voilà. Rien de plus. J'avais ce lieu en tête, la volonté d'écrire une énigme à résoudre, un personnage d'enquêteur et je me suis lancé. La première mouture était véritablement nulle. J'ai dû la travailler souvent pour rendre le tout cohérent et surtout pour tenter de garder un rien de suspens. Je ne suis pas sûr d'y être arrivé...

    Au final, je ne déteste pas ce texte, mais il me paraît bien faible alors que j'aime toujours son personnage principal.

    Je vous le livre ici. Vous me direz, à l'occasion...

    Disparition.doc

     

    Demain, un autre texte qui n'a pas eu les honneurs de l'édition : "L'angoisse de la Page Blanche"

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  • Suicide à rebours

    • Le 20/10/2010

    Un état d'esprit - Suicide à Rebours

     

    Voici typiquement un texte que j'ai du mal à supporter et pourtant qui a beaucoup plu quand je le faisais lire à mon entourage.

    Pour tous ceux qui aiment un peu la science-fiction, il est un passage obligé pour tout auteur : un bon voyage dans le temps. Seulement il faut en faire quelque chose. J'ai essayé... Sans m'apesantir sur le côté technique et pseudo-scientifique. L'histoire respire le film de teenager américain, avec son lot de fraternités et de geeks.

    Je trouve que le propos est intéressant, mais le traitement maladroit. Mais, encore une fois, je suis très mauvais juge...

    J'ai écrit une autre nouvelle de voyage dans le temps, mais elle s'est perdu depuis. Tant mieux sans doute. Il n'y a rien qui vieilli moins bien que la science-fiction... Sauf celle de mon demi-dieu qui a hanté mes lectures adolescentes : Isaac ASIMOV.

     

    Quoiqu'il en soit je vous livre ici ce texte qui pourrait, lui aussi, avoir des raisons de se perdre...

    Suicide à Rebours.doc

     

    Demain, je parlerai d'un autre texte en voie de disparition...

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  • Le temps de la Peur

    • Le 19/10/2010

    Un état d'esprit - Le Temps de la Peur

     

    Voici un petit texte qui fait l'ouverture de mon premier recueil de nouvelles. Il a été écrit en deux temps bien distincts. En fait la première partie est la transcription d'une lettre envoyée à un ami. Nous nous amusions tous les deux à nous faire parvenir des récits imaginaires et tous plus grandiloquents les uns que les autres. C'était une période où mes lectures se portaient vers HP LOVECRAFT et ses histoires de grands anciens (mon style "testamentaire", où le héros rédige lui-même son histoire avant un destin funeste, a sans doute ses sources ici...).

    J'avais donc créé cette histoire avec beaucoup de non-dits sur un rituel pour renouveler un pacte ancien. Et comme je trouvais que le texte n'était pas abouti, je l'ai retravaillé et j'y ai ajouté, plusieurs mois plus tard, la seconde partie avec le jeune indien et son fusil. Bon nombre des descriptions sur la technique de tir sont d'ailleurs directement issues de ma période de service militaire et des quelques cartouches tirées à cette occasion...

    Je trouve le texte un peu creux, et c'est la raison pour laquelle, il n'a pas été proposé pour l'édition de "La Spirale du Domino". Et puis son style est bien trop différent des autres nouvelles. Mais je suis un très mauvais juge pour mes propres textes. Certains ont beaucoup plu, alors que j'ai grand mal à les relire... D'autres n'ont pas trouvé l'écho que je pensais qu'ils étaient en droit d'obtenir. 

    Comme ce texte n'est pas édité dans un recueil commercialisé, je l'offre en téléchargement direct ici... Cadeau !

    Le temps de la peur

    Demain, une autre exclusivité d'un état d'esprit : "Suicide à Rebours"

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  • Un état d'esprit

    • Le 18/10/2010

    Un état d'esprit - Un état d'esprit

     

    Ce texte représente un véritable tournant dans ma volonté d'écrire des histoires. Son accouchement s'est fait dans la douleur et pourtant c'est l'histoire qui s'est révélée être la plus évidente pour moi.

    Parlons tout d'abord du contexte : cette nouvelle est une utilisation d'un fait réel. D'un de ces moments où une interrogation sur la réalité prend le contrôle de votre esprit pour s'imposer. J'étais en poste dans un hôpital et une machine démarrait effectivement à chaque fois que je passais devant. Je ne sais pas pourquoi j'ai remarqué cela, mais cette idée a fait son chemin. Bien évidemment, la machine en question était le moteur d'une ventilation qui se mettait en route à chaque fois qu'on ouvrait la porte. Il n'y a rien de paranormal là-dedans, mais le germe de cette aventure était bien là...

    Mais ensuite, il fallait en faire une histoire, et ce n'était pas une mince affaire, croyez-moi, car j'avais mis tant de restriction dans ce "pouvoir" qu'il m'était vraiment difficile d'en faire quoique ce soit !

    C'était l'époque où qui peuplait mes lectures de sa dose de terreur simple, Stephen King, venait de sortir en feuilleton "la ligne verte". Ce livre a été un véritable détonateur pour moi. L'évidence du propos, de sa forme et l'enchaînement des idées ont résonné directement au moment où je tentais de construire mon histoire. En sachant cela, vous trouverez sans doute de nombreuses comparaisons entre mon personnage et celui de King. Surtout dans la partie "actuelle" du récit, d'ailleurs.

      

     

    Ce texte a été retravaillé de nombreuses fois car j'étais toujours insatisfait du passage dans la scierie. Pendant longtemps, je l'ai trouvé bancal à cause d'une invraisemblance que je n'arrivais pas à gommer. Et puis, je l'ai remanié une dernière fois avant la publication en recueil... C'est le texte pour lequel j'ai eu mes premières critiques "extérieures" de la part du comité de lecture d'un magasine. Le texte n'a jamais été publié, mais il m'a valu des éloges et des remarques vraiment constructives... C'est de ce texte que sont nés de nombreux autres comme "pour moi ils sont muets", ou "derniers mots" et "mourir encore". Il n'y a pas à chercher bien loin pour savoir pourquoi je l'ai utilisé pour nommer mon premier recueil... Il m'a fallu longtemps pour passer "à autre chose".

    Soit dit en passant, c'est en me débarrassant de ces anciens textes sous la forme aboutie d'un livre que m'est revenu le goût et surtout l'inspiration pour écrire. Parfois, il suffit de peu de choses pour se retrouver à faire du sur-place et encore moins de choses pour repartir...

    Demain, je vous parlerai des autres textes qui ne se trouvent pas dans l'édition de La Spirale du Domino

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